Que nous évoluions dans une grande entreprise ou un collectif informel, dans un foyer bi-parental ou dans un habitat partagé, dans une association militante ou dans un club de basket, nous sommes sans cesse obligés de nous positionner par rapport à des tendances, à des cultures, à des modes de pensée, à des normes.
« Se positionner » en l’occurrence signifie à la fois s’orienter et prendre position, se faire un avis et affirmer par les mots ou par les actes une orientation singulière.
Mais alors, quelles habitudes de penser ou de faire sont progressivement camoufler par l’évidence ? Dans quelle mesure ces habitudes font système et rigidifient nos manières de vivre ? Comment garder vivace la question de nos devenirs ?
A travers les notions de « minoritaire » et de « majoritaire » empruntées à Gilles Deleuze et Félix Guattari, nous proposons de chercher ce qui dans nos pratiques quotidiennes vient figer nos imaginaires et nos gestes et ce qui au contraire permet de les renouveler, de les faire évoluer. Nous nous doterons d’armes philosophiques pratiques pour « penser contre », c’est-à-dire pour résister au mime de la pensée, au confort de la majorité ou de la fixité.
Parallèlement, nous nous entraînerons à repérer la pluralité des normes qui respectivement nous environnent et nous traversent. Ces normes, elles aussi majoritaires et minoritaires, participent de différentes manières de la construction de nos formes de vie : manières de travailler, d’habiter, de faire relation… Mais la réciproque est également vraie ! Alors qu’en est-il de notre responsabilité vis-à-vis des normes ? Comment nous situons-nous parmi les normes et quelles normes nos façons d’être fabriquent ?
Comme avec la pensée, nous travaillerons la question des normes en faisant la part belle au mouvement et à la puissance d’agir.